L’asana, ou posture, est décrit dans les textes anciens comme étant « stable et agréable ». C’est, en fait une position d’immobilité sans effort, par laquelle on obtient l’oubli de son propre corps (oubli qui est la base de toute stabilité ).
Pour découvrir cet état d’indifférence physique- réel et non hypnotique- on doit procéder à des exercices gradués, pratiquer des postures préalables, aboutissant à une régulation du tonus musculaire et à un ralentissement du rythme respiratoire. Et c’est ici que la méthode antique, employée à des fins mystiques, rejoint les moyens scientifiques les plus modernes, élaborés à des fins thérapeutiques.
- Régulation du tonus musculaire
Au cours de recherches médicales sur la relaxation, on a constaté que « le niveau global d’activité de l’organisme est assuré par l’intégration des messages sensoriels venant de l’extérieur, des muscles et des messages corticaux volontaires. Le tonus (musculaire) peut ainsi être considéré comme ayant un rôle dynamogénique sur l’ensemble des fonctions mentales supérieures. »
On sait déjà, depuis longtemps que certains troubles psychiques s’accompagnent invariablement de contractures musculaires, d’incohérence dans le geste.
Inversement, il apparaît que l’on peut, chez un sujet normal, en modifiant le tonus musculaire par un jeu de contractions et de décontractions volontaires, faire apparaître un état de paix mentale, qui peut se traduire par une sensation proche de l’euphorie.
- Équilibre hormonal
La recherche a été poussée plus loin dans les postures de yoga. La modification du seul tonus musculaire ne pourrait être que provisoire et instable si elle n’était soutenue par un équilibre de l’ensemble hormonal. C’est pourquoi la posture tend toujours vers un but interne et exerce une influence sur la masse viscérale, sur les glandes à sécrétion interne.
- Rééducation respiratoire
Enfin et surtout, les postures sont intimement liées à des manières particulières de respirer : le hatha-yoga connaît plusieurs modes respiratoires différents, et chaque posture doit être tenue avec sa respiration propre, sous peine d’être dépouillée de son influence sur l’équilibre nerveux. Là aussi, la médecine de relaxation intervient : » La rééducation respiratoire influerait sur l’état des centres cérébraux et médullaires et permettrait une sédation générale du système nerveux « .
» Précis de hatha yoga » stade fondamental Eva Ruchpaul.