«  Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.  » St Jean

On peut se pacifier avec le souffle. Pas en le contrôlant, mais en se connectant humblement à lui et en l’accompagnant doucement.

Le souffle est à la fois dedans et dehors. Il brouille les repères du moi et du non-moi. Repères qui sont souvent des illusions, et parfois des sources de souffrance. Trop s’accrocher à la certitude qu’il y a nous d’un côté, le monde de l’autre n’est pas une bonne chose. C’est pourquoi méditer dans la brise tiède en été représente une expérience savoureuse : au bout d’un moment, il y a une fusion entre notre souffle, au dedans, et la brise du monde, au dehors.

A la fois volontaire et involontaire, le souffle nous apprend à accepter que nous ne contrôlons pas tout ; ce que notre société nous désapprend volontiers, voulant nous faire croire que tout se contrôle et se maîtrise.

Mais le souffle nous apprend aussi à ne pas rester passifs et résignés : il nous montre que l’on peut, tout de même, agir humblement mais efficacement avec ce que nous ne contrôlons pas  totalement.

Ce souffle, si important, n’a pas d’identité propre. Il se fait et se défait sans cesse. C’est ce que les bouddhistes appellent la vacuité : non que ça n’existe pas, mais ce n’est pas une réalité solide comme nous le pensons, ou à laquelle s’accrocher pour se sécuriser comme nous le souhaiterions. Le souffle est comme le nuage, le vent, la vague ou l’arc en ciel : bien réel mais sans permanence, toujours présent mais toujours de passage…

( Méditer jour après jour) C.André

8475397-vagues-sur-la-plage